Campagne Guy Cotten conçue par CLM BBDO

Première diffusion 22 avril 2014

 

« Sortie en mer », la campagne interactive de prévention de l’équipementier Guy Cotten pour sensibiliser les Français au port du gilet de sauvetage en mer (43 % estiment qu’il n’est pas nécessaire lorsqu’on sait nager) a totalisé 14 millions de vues.

De même, 3 millions d’internautes se sont prêtés au jeu terrifiant et éprouvant d’une noyade plus vraie que nature, mise en images par Ben Strebel.

Sur cette première expérience interactive demandant visiblement des prouesses techniques, le jeune réalisateur anglo-suisse a bien voulu nous en raconter la genèse ainsi que les coulisses d’un tournage mémorable supervisé par Perrine Schwartz.

 

 

Quel était le brief original et comment l’avez-vous développé ?

Quelles étaient les difficultés liées à ce projet interactif ?

 

Au départ, il s’agissait plus d’un format que d’une narration – le début sur le bateau et la séquence finale de la noyade constituent les deux points fixes de l’expérience, et c’est le spectateur qui va dicter ce qui se passe entre les deux. J’ai travaillé en étroite collaboration avec les créatifs de l’agence CLM BBDO Paris, qui a fait des recherches approfondies sur les diverses étapes de la noyade. Le défi pour moi consistait à travailler sur les nuances et les détails qui allaient permettre de rendre l’expérience à la fois fascinante et réaliste.
L’histoire est racontée à la première personne (incarnée par le spectateur). C’est pourquoi nous voulions créer un personnage sympathique dans la peau duquel le spectateur pourrait littéralement se glisser. Plus le spectateur peut se mettre dans sa peau, plus l’expérience est horrible et traumatisante…
À la différence des films publicitaires et des clips vidéos que j’ai pu réaliser avant, ici je devais prendre en considération la participation active du spectateur au film et créer une expérience aussi palpitante et prenante que possible. Dans une certaine mesure, c’est la technique qui guide la narration. J’ai travaillé en collaboration étroite avec l’équipe de Wanda Digital et avec l’agence, afin d’obtenir une structure parfaitement fluide qui réagisse aux décisions du spectateur. Il m’a fallu créer une quantité infinie de transitions pour pouvoir satisfaire à toutes les variantes, afin qu’il soit possible d’opter pour celle qui mène à la scène finale de la noyade à n’importe quel moment de l’histoire. Nous avons créé des flashbacks et des moments surréalistes du passé de ce personnage afin de renforcer l’intensité des scènes de noyade.
Le développement de l’idée en lui-même fut assez troublant. Il m’a fallu imaginer la sensation qu’on ressent quand on se noie et quand on meurt. J’ai voulu puiser dans les peurs humaines les plus terribles et créer l’expérience la plus évocatrice possible.

 

Quels ont été les challenges principaux sur le tournage et comment les avez-vous résolus ? Sur l’eau, sous l’eau ?

C’est sans doute le tournage le plus dur de ma carrière. Le challenge était de reproduire la vision subjective d’une personne. Il fallait que la caméra soit légère, facile à manœuvrer et assez proche du visage pour qu’on puisse voir les mains du protagoniste. En général, je ne suis pas fan des tournages en SLR numérique mais après plusieurs mois de tests sous l’eau, nous avons opté pour la 5D. Nous sommes ensuite passés à la fabrication sur mesure d’un casque-caméra sous-marin.
Nous avons tourné à Marseille, au tout début du mois de janvier. Il faisait donc une température glaciale et nous disposions d’un nombre d’heures de lumière naturelle limité pendant les deux jours de tournage programmés. Tout le monde avait le mal de mer, mais ça ne nous a pas arrêtés pour autant. Le caméraman a été héroïque. Il a passé environ huit heures par jour dans l’eau avec un casque caméra très lourd sur la tête. Imaginez à quoi peuvent ressembler les tentatives de communication avec quelqu’un qui est constamment à moitié sous l’eau.
Le deuxième jour, en raison des conditions éprouvantes, nous avons dû abandonner le retour live, car le câble menaçait de former un nœud coulant autour du cou du caméraman et de l’étrangler. Il fallait donc vérifier chaque prise au fur et à mesure. Forcés de vérifier les prises sur un bateau se balançant d’avant en arrière, avec des vagues qui donnent l’impression de faire 2 mètres de haut, nous étions complètement trempés. Mais au final, nous l’avons fait et il s’avère que c’est une réussite, alors tout ce dur labeur a finalement payé. J’ajouterai que la vision de l’aube naissant à l’horizon était un vrai bonus !
Ça n’a pas l’air d’une partie de plaisir quand on le raconte, mais dans l’ensemble, c’est une des aventures filmiques les plus excitantes auxquelles j’aie jamais eu l’honneur de participer.

 

http://sortieenmer.com/

 

 

Production
réalisateur Ben Strebel
production Wanda Digital
producteur Perrine Schwartz
Agence
agence CLM - BBDO
directeur de la création Matthieu Elkaim
directeur de création Benjamin Marchal
directeur de création Olivier Lefebvre
directeur de création Eric Pierre
copywriter Cécile Pimont
directeur artistique Charles Dessaux
tv prod Thomas Laurent
Client
client Guy Cotten
Technique
directeur de production Julien Floutard
Post-production
post-producteur Thomas Cornet
soundtrack The