Le collège des producteurs de films publicitaires de l’UPC a inauguré ce 10 janvier la création d’une commission des producteurs d’animation publicitaire. James Hagger (Troublemakers), élu président et Amanda Stubbs (Wizz), élue vice-présidente, reviennent en détail sur cette nouvelle commission. 

 

– Pourquoi créer une commission spécifique pour les producteurs d’animation publicitaire ? 

Les producteurs d’animation ne se parlaient pas beaucoup avant. C’est étrange, car on a tous les mêmes passions et on rencontre les mêmes défis. Récemment, on a vu l’UPC Pub passer de 15 à 80 membres. On s’est dit, pourquoi pas faire la même chose pour l’animation.

Ce rapprochement, c’est surtout un endroit où on peut partager nos idées et nos expériences sur les productions en animation. J’aime bien l’idée de transformer nos concurrents en potentiels collaborateurs. On peut réfléchir ensemble à des stratégies communes, parce qu’après tout, nos passions communes devraient nous rapprocher plutôt que nous séparer. Ce sentiment de faire partie de la même « famille » est plutôt sain à nos yeux.

Notre rapprochement nous a également permis d’établir des tendances plus globales sur l’état de l’industrie ou les besoins grandissants d’animation pour l’industrie du luxe et du jeu vidéo, mais aussi de pouvoir partager sur les points plus compliqués comme les budgets et l’établissement d’un cadre homogène pour les droits qui ont une importance particulière dans l’animation.

Cette union a créé une communauté où l’on peut partager nos expériences de manière solidaire. Ça nous motive à travailler ensemble pour faire avancer notre métier.

 

– Qui regroupe t’elle ? 

Actuellement, nous sommes 28 producteurs d’animation réunis autour de la table. On regroupe les principaux studios d’animation publicitaire français, chacun apportant son expertise unique dans la création de contenus animés. 

Cependant, nous souhaitons également faire équipe avec les sociétés de post-production qui produisent elles aussi des contenus d’animation. Nous prévoyons donc de les accueillir prochainement. 

Il n’est pas exclu non plus que nous collaborions avec le syndicat des agents d’illustrateurs. La porte est ouverte pour tout partage d’intelligence et de pratiques, afin d’homogénéiser notre industrie.

 

– Quel est le rôle de la commission ? 

Il est de plus en plus crucial de travailler ensemble lorsque l’on évolue dans un domaine spécialisé avec peu d’acteurs. Nous avons la responsabilité de créer les règles et le cadre de notre métier, ce qui est important non seulement pour les agences, mais aussi pour les annonceurs qui ne comprennent pas toujours notre expertise. 

Bien évidemment, nous nous alignons sur les combats de l’UPC Pub (Rémunération des compétitions, productions intégrées, combattre les contrats déloyaux, le nombre de studios en compétition) mais nous avons également beaucoup de combats propres à nos métiers, tels que les droits en animation. Les annonceurs, les agences et les producteurs ont aussi besoin d’être éduqués sur le sujet et ce groupe apporte notamment des accompagnements juridiques qui vont permettre de remettre du cadre dans un marché parfois un peu décousu. C’est pourquoi il est essentiel pour nous de jouer un rôle éducatif à différents niveaux, que ce soit du côté créatif, légal ou financier.

Dans le domaine créatif, il est important d’initier une démarche éducative pour expliquer la complexité des différentes techniques d’animation. Chaque projet nécessite une expertise en animation différente. Nous devons contribuer à élargir la vision des agences et des annonceurs sur notre métier, favorisant ainsi une compréhension plus approfondie et une collaboration plus réussie. Il s’agit d’inciter les clients et les agences à “réfléchir” en animation.

D’un point de vue juridique, l’établissement de normes claires nous aide à définir un cadre éthique et professionnel. En partageant ces normes, nous renforçons la crédibilité de notre secteur et nous positionnons en tant qu’acteurs responsables, prêts à garantir des pratiques transparentes, équitables et plus claires pour toutes les personnes concernées.

En ce qui concerne le budget, il est crucial d’éduquer nos partenaires et clients sur la véritable valeur de nos services. En expliquant les coûts impliqués dans la production créative, nous contribuons à instaurer un dialogue constructif sur les budgets nécessaires pour obtenir des résultats de qualité.

En éduquant nos pairs, nos clients et nos partenaires, on participe activement à l’évolution positive de notre industrie, en établissant des normes élevées et en contribuant à une compréhension approfondie de la valeur de notre métier.

 

– Quelle est son organisation ? Les actions déjà menées ? 

Pour le moment, nous nous réunissons 2 fois par an et organisons, en plus de cela, des masterclass sur de multiples sujets. Cette année, nous avons effectué une masterclass sur les droits très spécifiques à l’animation et aux illustrations ; nous prévoyons également une master class sur l’IA. Chaque rendez-vous est suivi d’un compte rendu pour les adhérents. 

 

– Que change la commission pour les productions d’animation, la plupart étant déjà adhérentes à l’UPC ? 

 Tous les studios d’animation ne faisaient pas encore partie de l’UPC en 2023. Certains ne pensaient pas que l’UPC Pub serait représentative de leurs métiers avant la création de ce groupe. Certains nous ont rejoints entre-temps et on espère que d’autres vont franchir le pas dans les prochains mois. Pour ceux qui souhaiteraient nous rejoindre, n’hésitez pas à contacter Amanda ou moi-même. Nous serions ravis de vous accueillir.

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